Une cohabitation des arbres avec la route qui divise
Dans son livre « la haine des arbres », Alain Baraton (ex-jardinier en chef de Versailles) fait un commentaire sur les arbres des bords de route et leur disparition parfois excessive sans aucune expertise sanitaire préalable des arbres.
En 2001, des motards en colère manifestent après la mort d’un des leurs en entaillant à la tronçonneuse une centaine de platanes. Ces arbres d’alignement étaient coupables à leurs yeux du décès de leur ami.
Le Ministre de l’Agriculture de l’époque Jean Glavany déclarait : « je considère que les platanes le long des routes sont des dangers publics. Pour moi, il n’y a pas d’hésitation à avoir : si on abat ces arbres-là, on peut en planter d’autres ailleurs ». Là encore l’expertise sanitaire n’est pas citée.
Dommage que les travaux menés en 2010 en Angleterre ne soient pas parvenus jusqu’au bureau du Ministre et des motards en colère.
Ces études indiquent que les arbres qui bordent les nationales font ralentir la vitesse de 5 km/heure et réduisent d’un cinquième le nombre de tués au volant.
Les abattages des alignements d’arbres des bords de route continuent de manière importante sans expertise sanitaire préalable :
Le département de la Seine-et-Marne possédait 200 000 arbres à la fin du XIXe siècle et seulement 17 500 en 2009. La situation est tout aussi préoccupante dans l’Aube, l’Eure, les Vosges, la Lozère, le Gers, etc.
Depuis 30 ans, en France, à mesure que l’on abattait les arbres, le nombre de victimes des chocs contre les obstacles fixes autres que les arbres a été multiplié par deux à trois.
En ce qui concerne la sécurité routière, il faut savoir que dans le Gers, entre 1998 et 2002, alors que les autorités étaient saisies d’une frénésie d’abattage (25 000 arbres en 20 ans), les statistiques montrent que le taux de gravité des accidents a presque doublé. La mortalité a commencé à baisser en 2003, quand les responsables ont entrepris de s’attaquer au comportement du conducteur.
Il est vrai qu’il y a entre 11 et 13 % des automobilistes dont la voiture a heurté un arbre qui sont décédés à la suite du choc, soit environ 500 personnes chaque année. C’est énorme et beaucoup trop. Il est difficile de connaître les causes de la sortie de route mais, c’est un fait avéré, une trop grande vitesse et une conduite en état d’ivresse sont souvent responsables.
Protection des arbres sur la route
Par ailleurs, le long des ravins, des rivières, des plans d’eau, il est souvent installé des glissières de sécurité. Celles-ci pourraient être aussi parfaitement efficaces les longs des alignements d´arbres des bords de route.
Il est impératif de s’engager à la préservation de l’ossature verte de la ville que sont les arbres de rue et de route abritant une faune remarquable et insoupçonnée.
Si les personnes censées ne contestent pas les abattages lorsqu’ils sont justifiés par une expertise sanitaire (dépérissement réel des plantations et un risque évident de chute d’arbres ou de branches), elles s’insurgent contre les coupes décidées à la va-vite et sans concertation.
C’est pour aller dans le sens d’un patrimoine riche en arbres d’alignement sain le long des routes que SILVAVENIR, pratique des expertises sanitaires et de tenue mécanique et inventorie et cartographie les patrimoines arborés.